Un jeu avec Maria-Inès & Victorien, un thème le cactus, un poème, un morceau, une peinture ; le mec chelou du métro !

Ecrit par : Romain

Publié le : jeudi 1 janvier 2015

cactus

Le peyotl également dénommé peyote (Lophophora williamsii) est une espèce de petits cactus sans épines de la famille des Cactaceae, originaire du sud de l’Amérique du Nord. Ce cactus contient plusieurs alcaloïdes dont la mescaline, utilisée pour ses propriétés enthéogènes, psychotropes et hallucinogènes.

Pedro, parmi les cactacées
se disait c’est assez.
J’ai cherché et lu tous les dicos
Nous sommes 2000, une famille de dicotylédones.
Et qu’est-ce que ça fait ?
Simple curiosités exotiques ou réel bénéfice empirique ?
Pas de feuilles, des épines, une grosse tige.
Des formes saugrenues et des fleurs colorées.
Un vert… cactus.
Dans le désert on sert la vie, apporte l’ombre,
La fraicheur à toute une foule, un grand nombre
De petites bêtes des contrées asséchées.
Des explorateurs, craignos pour Lévi-Strauss
M’ont arraché à mon paradis aride,
Offert à l’anniversaire

Du mec chelou du métro :
Celui qui ne peut vivre sans musique,
Et que la zic fait danser
Tandis qu’en cadence se balancent
Les corps immobiles au rythme du tchak tchak des rails.
Cheveux bouclés, mitaines à rayures zèbres
Et veste bleue de travail.
Tout ce qui lui reste de ses années dérangées.
Un petit cactus :
Pour qu’il l’ait dans l’anus ?
En mémoire de ce qui empêchait d’être son phallus ?
Je suis un peyotl,
Une épine dans son prépuce.
Souvenir des années qui firent trembler son cœur,
Tandis que sautaient ses oreilles et vibraient ses orteils
Dans les champs de boue des forêts l’hivers.
Debout dans l’enceinte qui le protégeait croyait-il.
Je suis un peyotl :
Réminiscence de mescaline
Et d’autres drogues avariées et diverses.
De cette époque ne reste que la musique,
Plus bas niveau du Khéops de Maslow,
Qui l’éclaire comme les phares les bateaux.

Pedro sent bien tout ça,
Il a un cactus dans l’aorte,
Pas un bébé qu’on avorte.
A mesure des battements :
La détente, il respire ;
Compression : transpercé comme du beurre.
Chaque battement, encore le supplice.
Des épines pour lui sans épine.
Il est son propre cactus.
Rongé de l’intérieur, il s’en bat le postérieur.
Il s’oublie, oublie son unique fleur,
Sur lui petite boule,
Jaune pissenlit et blanche rosée.
Les épines de son sein le transpercent
et il devient
un peyotl qui pique.

Bien assez tôt,
Le mec chelou du métro
Voit des pics jaillir de Pedro.
Quels sont ces sons qui tapent dans son casque ?
Cacophonie ou Lofofora ?
En se défendant,
Ce cactus le provoque :
Cette faute il ne l’aurait pas commise.
Et s’il le bouffe, il s’étouffe ?
C’est juste un végétal,
Même pas une digitale
Il est déjà tard.

Je suis un peyotl
Je n’ai pas d’aiguilles,
Juste un semblant de bonheur à la place du sang,
De la sève de malheur qui amuse les hommes.
Pedro ne tient plus fébrile et tout tremblant,
Laisse tomber ses épines.
Bim bam boum
Le volume des pim pam bam
Occupe tous les orifices,
Tous les interstices.
Avec malice le mec place,
Méticuleusement,
Les aiguilles dans la chaire cactacée.
Ils ne crient pas, ils le désiraient.
Il se fait bouffer, mâcher, avaler,
Digérer.
Qui ?
Le peyotl ou le bonhomme ?

C’est le mec du métro chelou
Qui maintenant s’appelle Pedro
Un mec qui danse, qu’a pas de goût,
Original ou marginal,
Sa seule litanie :
le cac tue, la fac tue, la bac tue, le bac tue, le crack tue, le lac tue, le jack but, le mac pue, pierre dac tue, les blacks nus, les claques tuent, la niak du cactus,

Notre cactus à nous.

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